L’augmentation mammaire est-elle réellement une lourde intervention?
Ben De Brucker, chirurgien plasticien : « Une augmentation mammaire normale esthétique (à savoir pas une reconstruction) n’est pas si invasive en termes d’intervention. Elle dure environ une heure, en supposant qu’il n’y ait pas de nécessité de procéder à un lifting. Dans ce second cas, l’intervention dure deux fois plus longtemps et est un peu plus lourde. Mais dans l’ensemble, l’augmentation mammaire est une intervention qui se vit très bien. »
Le type d’implant joue-t-il un rôle?
« Pas tant que ça, c’est surtout sa position qui intervient. Si l’implant est disposé devant le muscle, il est généralement beaucoup moins douloureux pour la patiente que s’il est placé derrière. La récupération sera également meilleure et plus agréable dans ce cas. »
Quel est le conseil principal concernant les soins postopératoires après une augmentation mammaire ?
« Il y a deux mesures à prendre en compte assurément : maintenir les plaies bien sèches avec un tissu absorbant et porter un soutien-gorge de sport bien ajusté. Point important : la fermeture éclair doit se trouver à l’avant. Parce que si elle se trouve à l’arrière, la patiente doit tourner ses épaules pour l’atteindre, ce qui est beaucoup trop difficile après une telle opération. »
« Du reste, vous devez vous abstenir de soulever des objets de plus de cinq kilos pendant les quatre à six semaines qui suivent l’intervention. La natation, le vélo ou d’autres sports sont également à proscrire, tout comme le fait de se hisser avec les bras ou de prendre quelque chose d’un meuble en hauteur. En fait, les soins postopératoires se résument à un grand classique : écoutez votre corps et ne dépassez pas votre seuil de tolérance à la douleur. »
Cela semble évident.
« Or, ce n’est certainement pas le cas. En effet, de nombreuses patientes partent du principe “je n’ai plus de douleurs, donc je peux à nouveau faire tout ce que je veux”. Mais si vous ne respectez pas cette période de quatre à six semaines, vous courez le risque que l’implant bouge (il a besoin de ce temps pour se fixer). S’il bouge, vous devrez revenir pour une réintervention, ce dont personne ne veut bien entendu. Attention : vous pouvez vous déplacer après l’opération, mais en vous limitant, par exemple, à la marche. Ou à passer l’aspirateur et faire la vaisselle (rires). Bref, le bon sens vous guidera. »
Mais si l’on respecte les quatre à six semaines, un rétablissement à cent pour cent est-il garanti?
« Rétablissement n’est pas le bon terme. Il ne s’agit en fin de compte que d’une intervention esthétique : ces personnes ne sont pas malades. En lieu et place de « rétablissement », il est préférable de parler de « meilleur résultat ». Pour lutter contre la formation de tissu cicatriciel, on peut utiliser des onguents à partir de deux semaines après l’intervention et appliquer des pansements siliconés pendant la nuit. Cela va ramollir le tissu. Attention : ce tissu cicatriciel va rester visible pendant une bonne année, après quoi il devient quasiment invisible chez 80 à 90 % de nos patientes. Quel est le groupe à risque à cet égard ? Il s’agit des personnes à la peau foncée, car elles font de moins belles cicatrices. »
« Un conseil très utile à ce sujet : arrêtez de fumer, à tout le moins deux semaines avant et deux semaines après l’intervention. Car le tabac défavorise le bon rétablissement de la peau, les petits vaisseaux sanguins devant l’assurer étant endommagés. La quasi-totalité de mes patientes suivent ce conseil. Elles savent que si une augmentation mammaire peut améliorer considérablement leur qualité de vie, elle coûte cher et n’est pas remboursée. Elles vont donc tout faire pour que cet effort financier aboutisse au meilleur résultat. »
Vous souhaitez en savoir plus concernant l’augmentation mammaire et les soins postopératoires ? Trouvez votre chirurgien sur Doctor Finder.